Ma chère chcchc ,
Je pense à toi souvent, toujours lorsque je marche seule au bord de la côte ensoleillée. Il me tarde de t’aperçevoir et je me demande constamment qu’est-ce que l’univers peut bien attendre, qu’est-ce qui m’empêche d’enfin croiser ton beau regard - boisé, laiteux, houleux ou peut-être verdoyant ?
Qu’est-ce qui m’empêche de faire tomber le masque indifférent accroché sur mon visage pour, enfin, laisser respirer au grand jour les larmes amoureuses qui décorent mes paroles évasives ? J’ai écrit des milliers de mots à ton nom sans même avoir appris à prononcer nos joies et nos rancœurs.
Vois-tu, quand la solitude me peine, je retourne hanter les lieux qui m’ont vu aimer puis perdre, aimer puis perdre encore. Je m’y balade, un peu incertaine, comme une inconnue dans un cimetière qui n’a aucune tombe à choyer. Parfois, j’y retrouve quelques fantômes : des sourires, des peurs, des baisers - mais surtout des pleurs. Et j’y plonge ; je me dis que rendre hommage à un amour mort et enterré vaut mieux que de marcher seule sans rien d’autre que mon imagination. J’ai tort, et tu le sais bien.
Alors, plus souvent encore, je pars à la recherche d’un de ces abris à souvenirs et je n’y trouve plus rien. À la place, ta voix m’enlise dans une attente qui pointe du doigt chaque inconnue en me demandant si c’est toi.
On me répète encore et encore que “Tu trouveras ce que tu cherches quand tu t’y attendras le moins”, et je réponds “ Oui, je sais !” - seulement il me semble pourtant que je ne m’y attend plus. J’espère, et cela est tout autre chose.
Devrais je alors me priver de l’espoir que j’ai de toi pour te voir arriver ? Surtout pas, l’espoir est pour moi un reflet du futur que nous bâtissons de nos propres mains.
J’attendrai toujours de te voir passer la porte pour commencer à reconstruire un monde dans ma poitrine. Tu m’aideras, tu y feras fleurir des lys et des roses. Tout y sera lumineux comme le cœur qui bat dans tes yeux.
le 20/02/2025,
Maélysse.