écrits
partager la beauté des mots anodins, des phrases de tous les jours
partager la beauté des mots anodins, des phrases de tous les jours
"C’est mal écrit. C’est confus. C'est maladroit. Voilà que celle qui écrit chaque jour perd son aisance avec sa propre langue. Voilà que celle qui veut construire sa vie autour de ses mots ne sait plus quoi dire. Peut-être fallait-il me taire pour enfin entendre tout ce que cette terre avait à me dire. Dix-huit ans face à la mer, et j’ignore comment vivre sans pouvoir voir le soleil se refléter sur les vagues. Comment me souvenir de mes amours si la mer ne les reflète plus ? Comment conserver le baiser sur mon front et les mains au creux des miennes si je pars si loin, là-haut, au milieu d’une masse d’inconnus qui ignorent tout de l'air marin ? L’amour survit-il aux distances qui fracassent sa tendresse ? L'amour existe-t-il si je ne peux pas le sentir contre ma peau, au creux de mes mains, sur mon corps ?"
"Ne plus tirer les cartes
ou du moins, ne plus chercher à lire l’avenir
Dans ces douceurs et ces sourires d’un Montmartre
un peu bossu, un peu bondé ; à en devenir
le refuge improbable des sacrés cœurs pour qui un regard
est une blague à huer ou une méchante mise en garde. "
" Vois-tu, quand la solitude me peine, je retourne hanter les lieux qui m’ont vu aimer puis perdre, aimer puis perdre encore. Je m’y balade, un peu incertaine, comme une inconnue dans un cimetière qui n’a aucune tombe à choyer.
[...]
J’attendrai toujours de te voir passer la porte pour commencer à reconstruire un monde dans ma poitrine. Tu m’aideras, tu y feras fleurir des lys et des roses. Tout y sera lumineux comme le cœur qui bat dans tes yeux. "
"I used to write my fears and tears away
In a language I could never make my own
Because it never saw me cry as a child,
It never grasped the prayers of my grandmother,
It never spoke in my dreams,
It never unfolded my truth."
"Voici donc mon autoportrait en mots :
odeur de café et goût de tabac froid (culpabilité brûlante)
stylos rouges usés trop vite, stylos noirs toujours égarés, gribouillis littéraires
amours non réciproques (sauf celui que j’ai avec l’existence entière)
croissant de Lune autour de la nuque,
étoiles plein les yeux,
parfum(s) d’été(s), nostalgies naïves,
boîte à souvenirs qui débordent autant que le cœur
yeux noirs comme une nuit polaire où il pleut souvent "
"Des tours dans mon lit,
je déteste le souvenir d’un rêve. Je me méfie de la réalité méchante qu’il prémédite.
Quand le songe dépasse ses limites, qu’il vient hanter le petit matin, bouleverser l’âme pourtant sûre d’elle, alourdir les mots avec lesquels la mort s’amuse.
Quand je tourne et tourne sur mes oreillers des heures durant, les idées mélangées par ton visage… dans un rêve. "
"Je pense “quelle inactivité ! ”, et j’écris une ou deux pages, parfois trois, je passe une après-midi penchée sur mes cahiers, je marche ou danse, j’attrape le coucher de soleil ou le sourire d'une ou deux inconnues qui font danser leurs cils sous la menace du vent glacial.
Je pense “quelle absence d’amour !”, et je cuisine pour maman, papa, quatre ou cinq amis, je regarde le matin doucement émerger dans des tons de rose orangé si sublimes que j’en pleure sans pouvoir le dire."
"Lorsque mes doigts n’ont plus le temps de sauver ma voix,
et que l’encre ne coule plus au même rythme que les larmes,
je suis privée d’un monde où s’éveille la joie,
en dehors du temps qui s’empresse de faire fuir les âmes,
et j’observe, au loin, l’année passée,
avec la solitude comme garant d’un cœur muet."
"la Mer qui caresse les vieilles amourettes et les jeunes amours du bout de la vague.
au large, le froid du sud se cache,
attendant patiemment la tempête pour fondre sur le rivage
ce froid capricieux qui attrape les yeux,
tes yeux qui pleurent pendant que le cœur rit,
tes yeux qui pleurent d’amour,
de beauté et
d’espoir. "
"Tout est point d’interrogations et non-dits, mystères et silences, patience sans confiance et les journées assourdissantes disparaissent aussi vite qu’une étoile filante. J’ai fait un mauvais pari pour grandir plus vite, et le temps a joué. Il a couru, il a filé, et mes bougies dorées moisissent déjà dans un souvenir larmoyant."
"On ne peut perdre son chemin lorsqu’on a toujours en tête celui qui mène à la mer, ou du moins, on ne peut se sentir perdu lorsque l’on retrouve le sourire de la Méditerranée. Quand on lui fait face, qu’on soit né ici ou au creux des montagnes, on ne peut résister à l’instinct au-dessus de nous qui s'accroche à l’imagination comme un fait, celui qui confirme et approuve que nous sommes exactement là où nous devions être."
" La mer trahie par la tempête ou une amante que l’on abandonne ; il n’y aucune différence. Elles tremblent et s’agitent toutes les deux, rugissant en “pourquoi ?” et s’offensent d’autant plus lorsque jaillit une excuse, lorsqu’on leur répond “c’est la vie, c’est ainsi, c’est l’ordre des choses.” "